Dieu a-t-il poussé les juifs à vouloir crucifier Jésus ? (Actes 2:23 et 4:28)

Jesus jugement

«  Cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. » (Actes 2:23)

« Pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient arrêté d’avance. » (Actes 4:28)

Voyons ce que l'on peut prouver à partir de ces passages.

Le passage en Actes 2:23 n’enseigne pas que Dieu a voulu que les Juifs aient la volonté de tuer le Christ, mais que « par le conseil déterminée et la prescience de Dieu » Christ a été livré à la puissance de ceux qui voulait le tuer.

Rien de plus ne peut être déduit d'Actes 4:28. « Pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient arrêté d’avance. »

Dieu a prédéterminé de livrer son propre Fils entre les mains de ses ennemis, afin qu'il souffre de leur part uniquement ce que Dieu avait prévu, et que les Juifs, par leur propre méchanceté et leur haine contre Christ, avaient déterminé de lui infliger. Dieu, en effet, « a déterminé d'avance » qu’ils tueraient Christ ; mais comment Dieu a-t-il considéré les juifs lorsqu'Il a « déterminé par avance » que cela devait être fait par eux ?

Dans cette disposition qu'ils avaient au moment où ils ont infligé la mort à Christ, c'est-à-dire comme des ennemis jurés de Christ, des ennemis obstinés et méprisants à la fois de Dieu et de la vérité. Des hommes qui ne pouvaient être amenés à la repentance ni par un avertissement, une prière, une menace ou un miracle, des hommes qui voulaient infliger du mal à Christ, qui voulaient obtenir sur lui le pouvoir qu'ils avaient souvent cherché en vain.

Il est donc évident qu'il n'y avait ici aucune autre action de Dieu que de livrer son propre Fils entre leurs mains et de leur permettre de faire ce qu’ils avaient prévu de faire à Jésus, tout en limitant leurs actions, en réglant et gouvernant leur méchanceté, de telle manière, qu'ils n’infligent à Christ rien de plus que ce que Dieu avait prévu que son Fils souffre. Cela se voit clairement dans l’exécution de la sanction contre Christ, en empêchant la rupture de ses jambes, dans le perçage de son côté, dans l'inscription du titre, etc.

Conclusion

Nulle part, il apparaît une action de Dieu par laquelle ces hommes aient été poussés à vouloir ce qu'ils firent ; mais Dieu a utilisé ceux qui, par leur propre méchanceté et envie, voulaient mettre Christ à mort, d'une manière qui conduirait à Sa propre gloire et au salut des hommes.

[Voir également le commentaire issu de notre étude sur le déterminisme théologique : Certains passages mentionnent le fait que des hommes ont accompli malgré eux un but divin. La crucifixion de Christ en est probablement l’illustration la plus parlante. Néanmoins, ici aussi, la prescience, la permission divine et l’omnipotence sont peut-être des moyens interprétatifs plus crédibles que le déterminisme. Ce que nous voyons, c'est que Jésus fut providentiellement protégé jusqu’à un moment décidé par Dieu. « Ils cherchaient donc à se saisir de lui, et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue » Jn 6:30 et « Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges ? » Mt 26:53. Le déterminisme n’est pas le seul moyen pour un Dieu omnipotent, omniscient, et plein de sagesse d’accomplir ses buts même à travers les mauvaises intentions de l’homme.]


Source : ARMINIUS, Jacobus. The Works of Jacobus Arminius. Woodstock, ON : Devoted Publishing, 2017, vol. 3, p. 144-145. Disponible à l'adresse : https://books.google.fr/books?id=-iCtDgAAQBAJ&pg=PA144

Source des citations bibliques : La Sainte Bible : nouvelle édition de Genève 1979. Genève : Société Biblique de Genève, 1979.