Dans sa prière d'intercession juste avant sa passion, Jésus a dit :
« Père saint, garde-les en ton nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous. [...] Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du malin. » (Jean 17:11, 15)
Certains affirment qu'il est impossible qu'une personne croyant en Jésus puisse être perdue puisque Dieu doit répondre à la prière de son Fils.
Néanmoins, il faut remarquer que Jésus a prié pour ceux qui l'ont envoyé à la croix : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font ». Devrions-nous alors supposer que, parce que Jésus a prié ainsi, tous les membres du Sanhédrin, Pilate, Hérode, Judas, les soldats et toute la multitude moqueuse, ont été pardonnés, simplement parce que Jésus a prié pour eux ? Devrions-nous supposer que tous étaient immédiatement destinés au salut, simplement parce que Jésus a prié pour eux ?
Jésus a prié à haute voix devant la tombe de Lazare à cause « de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé » (Jn 11:42). Devrions-nous alors supposer que tous ceux pour qui Jésus a prié et qui ont entendu sa prière étaient nécessairement persuadés qu'il était en effet envoyé de Dieu ? Évidemment pas.
Prenons le récit de Jean à propos de la résurrection de Lazare : bien que de nombreux juifs témoins de la résurrection aient cru en Jesus, d’autres n’ont pas cru. Il est évident qu’il n'y a aucun manque dans la capacité du Père, qui est infinie, à garder ses enfants par sa grâce. De même, il n'y avait aucun manque dans la capacité de Jésus à garder les siens, cependant il dit :
« Lorsque j’étais avec eux, je les gardais en ton nom. J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition [...]. » (Jean 17:12)
Ceux que le Père lui a donnés, Jésus les a gardés, sauf un. Ni le Père ni le Fils ne peuvent garder ceux qui ne veulent pas accepter les conditions dans lesquelles ils peuvent être gardés. Il ne s'agit pas, comme certains l'affirment sans réfléchir, de savoir si les hommes sont « plus forts que Dieu ». Il ne s'agit pas non plus de ce que Dieu aurait la capacité de faire. Il s'agit plutôt de ce que Dieu fait, et que les Saintes Écritures nous révèlent.
Les Écritures déclarent que les hommes sont libres de s'éloigner de Dieu, et les croyants sont solennellement mis en garde face à ce même danger (He 3:12).
Jésus a dit de ceux qu'il a gardés : « Ils ont gardé ta parole » (Jn 17:6).
Ceci n'est pas anecdotique, comme nous le rappelle la promesse (et l'avertissement) de Jésus : « Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort » (Jn 8:51).
« Garder sa parole » implique plus qu'une réception momentanée, cela doit être habituel, à l'exemple de Jésus lui-même, qui a dit en parlant du Père : « Mais je le connais, et je garde sa parole » (Jn 8:55).
Jésus a dit :
« Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui. » (Jn14:21)
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » (Jn 14:23)
« Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez [menō] dans mon amour. » (Jn 15:9)
« Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. » (Jn 15:10)
Ceux qui persévèrent sont gardés.
Source : SHANK, Robert. Life in the Son: A Study in the Doctrine of Perseverance. 2e édition, Springfield, MO : Westcott Publishers, 1960, 1961, p. 276-287. Disponible à l'adresse : https://evangelicalarminians.org/wp-content/uploads/2009/06/Arminian-Responses-to-Passages-for-Perseverance-of-the-Saints.pdf
Source des citations bibliques : La Sainte Bible : nouvelle édition de Genève 1979. Genève : Société Biblique de Genève, 1979.