Une théologie de l'alliance arminienne

Abraham et anges

Tableau : ZUGNO, Francesco. Abraham avec les trois anges [détail]. 1750 - 1780.

[Selon la théologie arminienne, Dieu a une nature profondément relationnelle. Il désire établir un lien d'alliance avec les hommes sur la base non-arbitraire de la foi. Ce type d'approche interprétative est appelée « théologie de l'alliance ». Ce fut la position historique d'Arminius et de Wesley. Notons toutefois que si cette vision spécifique des alliances découle naturellement des convictions arminiennes, il est possible d'être arminien sans y adhérer].

Le concept biblique de l'alliance

[...] Le concept d'alliance est omniprésent dans la compréhension qu'avaient les Hébreux de leur relation avec Dieu. Yahvé, le Dieu qui existe de lui-même, établit et maintient une alliance avec l'homme. Il est animé par un amour inébranlable appelé hesed, que l'on peut traduire par « bonté » ou  « miséricorde ».

Le fait que le Dieu transcendant condescende à s'associer à sa propre création est un motif d'adoration. Il ne dépend de nous pour aucune chose, et nous n'avons rien à lui offrir qu'il ne nous ait déjà donné. Pourtant, il désire conclure une alliance avec l'humanité et entrer dans une relation personnelle avec sa création.

Parce que la nature de Dieu est alliancielle, nous, qui sommes créés à son image, concluons également des alliances. Le mot hébreu berith est utilisé plus de 280 fois dans l'Ancien Testament pour décrire des accords, des alliances ou des coalitions entre des hommes. Il est utilisé pour décrire une constitution entre un dirigeant et ses sujets. De même, il est utilisé pour décrire une relation entre Dieu et son peuple.

Le modèle de base d'une alliance, qu'elle soit séculière ou sacrée, contenait :

  • un préambule dans lequel était identifié l'initiateur
  • un prologue historique décrivant les relations antérieures entre les parties
  • des stipulations et des exigences qui devaient être lues publiquement à intervalles réguliers
  • un serment assorti de bénédictions et de malédictions
  • la désignation de témoins et de successeurs.

Le mot grec diatheke apparaît 33 fois dans le Nouveau Testament. [Dans la plupart des occurrences, il est traduit par « alliance », et dans quelques-unes par « testament » ou « disposition »]. Un diatheke était un testament qui répartissait les biens d'une personne après sa mort. Il était totalement unilatéral, c'est-à-dire que les termes étaient définis uniquement par l'initiateur (la personne détenant les biens). Le mot grec usuel pour alliance était syntheke, mais comme le préfixe syn signifie « ensemble avec », il n'a pas été utilisé dans le Nouveau Testament pour éviter de suggérer une forme d'égalité entre les parties.

Ainsi, nous comprenons que nous ne pouvons pas négocier une alliance avec Dieu. C'est toujours Dieu qui fait alliance avec quelqu'un. Ce n'est donc jamais Dieu et quelqu'un qui font alliance. Il est l'initiateur et nous acceptons ou rejetons ses conditions. Accepter les termes de l'alliance implique une reddition inconditionnelle de notre part. Nous ne devons pas seulement accepter d'avoir la foi, nous devons accepter de la garder, car la nature même de l'alliance est relationnelle. L'Église est composée de ceux qui expriment leur foi en se conformant à l'alliance. Bien qu'il soit contraire à la nature de Dieu de rompre une alliance avec nous, l'histoire de la relation de l'homme avec Dieu est faite d'alliances rompues.

Les juifs semblaient penser que si Dieu condamnait un juif, cela constituerait une violation de ses promesses envers eux. Dieu aurait donc été infidèle. Cette pensée était fondée sur l'hypothèse erronée que les alliances de Dieu sont inconditionnelles. Paul a déclaré que Dieu est fidèle, même si tout homme est infidèle (Romains 3:3-4). Mais Dieu maintiendra-t-il l'alliance avec les briseurs d'alliance ?

La nature même d'une alliance implique des obligations mutuelles. Il ne s'agit pas d'un chèque en blanc ou d'une donation sans condition. Les stipulations sont inhérentes à une alliance. Watson a défini l'essence d'une alliance comme étant des stipulations mutuelles entre deux parties :

Ce ne pourrait être une alliance s'il n'y avait pas des conditions, quelque chose d'exigé, ainsi que quelque chose de promis ou de donné, des devoirs à accomplir, ainsi que des bénédictions à recevoir.

Non seulement il y a des bénédictions promises pour ceux qui respectent l'alliance, mais celui qui rompt l'alliance attire sur lui une malédiction. C'est pourquoi les Écritures préviennent qu'il vaut mieux ne pas faire de vœu que de faire un vœu et de ne pas l'accomplir (Eccl 5:5).

John Wesley a écrit :

« La grande alliance, est une alliance entre Dieu et l'homme, établie par les mains d'un médiateur,  "qui a goûté la mort pour chaque homme", et l'a ainsi achetée pour tous les enfants des hommes. La teneur de cette alliance (déjà si souvent mentionnée) est la suivante : Si quelqu'un croit jusqu'à la fin, en montrant sa foi par ses œuvres, moi, le Seigneur, je récompenserai cette âme éternellement. Mais quiconque ne croit pas, et meurt par conséquent dans ses péchés, je le punirai d'une destruction éternelle. »

Wesley poursuit en soulevant la question de savoir « si cette alliance entre Dieu et l'homme est inconditionnelle ou conditionnelle ». Wesley est ensuite revenu sur l'alliance conclue avec Abraham. Bien que l'alliance soit éternelle, Wesley a démontré qu'elle était conditionnelle. Les termes de l'alliance sont éternels, mais l'alliance est tout de même conditionnelle dans la mesure où les deux parties doivent maintenir les termes éternels en question.

Wesley a également déclaré que l'alliance avec Abraham était une alliance évangélique, car en effet la condition était bien la foi dont l'Apôtre relève qu'elle lui fut « imputée à justice ». Le fruit inséparable de cette foi était l'obéissance, c'est par la foi qu'il a quitté son pays et offert son fils. Les bienfaits sont également évangéliques, car Dieu a promis :  « je serai ton Dieu et celui de ta postérité après toi », et il ne peut rien promettre de plus à aucune créature, car cela comprend toutes les bénédictions, temporelles et éternelles. Le Médiateur est également le même que celui de l'alliance évangélique, car c'est en sa semence, c'est-à-dire en Christ, (Gn 22:18 ; Ga 3:16) que toutes les nations devaient être bénies. C'est pourquoi l'Apôtre dit : « La Bonne Nouvelle [a été annoncé] à Abraham » (Ga 3:8). Or, la même promesse qui lui a été faite, la même alliance qui a été conclue avec lui, a été conclue « avec sa postérité après lui » (Gn 17:7 ; Ga 3:7). C'est pourquoi elle est appelée « alliance éternelle ». Par conséquent, c'était à la fois une alliance éternelle et une alliance conditionnelle.

Plus tard, Wesley a démontré que l'alliance davidique était conditionnelle et a conclu que, même lorsqu'elles ne sont pas explicitement énoncées, les conditions sont implicites dans toutes les alliances. C'est la compréhension historique wesleyo-arminienne des alliances. Joseph Benson a écrit,

« La réalisation des promesses faites à la descendance naturelle d'Abraham est, dans l'alliance originelle, tacitement subordonnée à leur foi et à leur obéissance (Gn 18:19), et elle est explicitement subordonnée à cette condition dans le renouvellement de l'alliance (Dt 28:1-14). En outre, à cette occasion, Dieu a expressément menacé de chasser la semence naturelle de Canaan et de la disperser parmi les païens, si elle devenait incrédule et désobéissante (Lv 26:33 ; Dt 28:64). Par conséquent, le rejet et l'expulsion des Juifs de Canaan, à cause de leur incrédulité, étant un accomplissement des avertissements de l'alliance, ont établi la fidélité de Dieu, au lieu de la détruire [...] Les promesses de Dieu, comme ses menaces, étaient toutes conditionnelles. »

Adam Clarke a écrit,

« Nous devons toujours maintenir que Dieu est fidèle, et que si, dans un cas quelconque, sa promesse semble échouer, c'est parce que la condition à laquelle elle a été donnée n'a pas été respectée [...] Si quelqu'un dit que la promesse de Dieu a échoué à son égard, qu'il examine son cœur et ses voies, et il constatera qu'il s'est écarté de la voie par laquelle Dieu seul pouvait, en accord avec sa sainteté et sa vérité, accomplir la promesse. »

Dieu est fidèle à sa Parole, mais sa Parole contient à la fois des promesses et des avertissements. L'infidélité des juifs a rompu l'alliance (voir Ézéchiel 9:6-14), mais sans aucunement annuler la fidélité de Dieu envers sa Parole et ses promesses à Abraham. Dans son Theological Dictionary, Richard Watson écrit qu'il n'y a en réalité que deux alliances : l'alliance des œuvres et l'alliance de la grâce. Watson a enseigné qu'après qu'Adam ait rompu l'alliance des œuvres, Dieu a donné à Abraham une alliance de grâce. Si la dispensation mosaïque était également une alliance des œuvres, elle a été donnée pour démontrer le caractère pécheur de l'homme et préfigurait quelque chose de meilleur. Comme l'alliance avec Adam, l'alliance avec Moïse a été rompue par Israël et résiliée par Dieu. La nouvelle alliance, selon Watson, était en réalité la substance de l'alliance abrahamique. La nouvelle alliance était nouvelle,

« parce que, après que l'homme eut rompu l'alliance des œuvres, c'était pure grâce ou faveur de la part du Tout-Puissant de conclure une nouvelle alliance avec lui ; et, parce que par l'alliance est transmise la grâce qui permet à l'homme de se conformer aux termes de celle-ci [...] Bien qu'il y ait des stipulations mutuelles, l'alliance conserve son caractère d'alliance de grâce, et doit être considérée comme ayant sa source purement dans la grâce de Dieu. En effet, les circonstances mêmes qui ont rendu la nouvelle alliance nécessaire suppriment la possibilité d'un quelconque mérite de notre part : la foi par laquelle l'alliance est acceptée est un don de Dieu ; et toutes les bonnes oeuvres par lesquelles les chrétiens continuent à respecter l'alliance trouvent leur origine dans ce changement de caractère qui est le fruit de l'opération de son Esprit. »

Plus récemment, Clarence Bence a écrit : « Nous devons donc croire que les promesses de Dieu sont données sous condition, et qu'elles sont appliquées lorsque les humains répondent par la foi à ce qu'il a déclaré ». Le fait que les alliances soient conditionnelles devrait influencer notre réflexion sur trois questions controversées.

1. Le salut individuel peut-il être perdu ?

Louis Berkhof écrit qu'il y a deux parties dans toutes les alliances. Pourtant, en tant que calviniste, il veut éviter de rendre l'alliance de la grâce conditionnelle. Reconnaissant qu'il y a un sens dans lequel l'alliance est conditionnelle, il tente de réconcilier son dilemme en disant que Dieu lui-même remplit la condition des hommes en donnant la foi aux élus.

Berkhof dit aussi que bien que l'alliance soit une alliance éternelle et inviolable, que Dieu n'a jamais annulée, il est possible pour ceux qui sont dans l'alliance de la rompre. Cela les fait devenir des briseur d'alliance et cette rupture peut être non seulement une rupture temporaire, mais une rupture définitive. Cependant, puisqu'il n'y a pas d'apostasie des saints dans sa compréhension, Berkhof doit conclure que des membres de l'alliance de ce type étaient en réalité non régénérés. Ils sont non régénérés ou non convertis parce qu'ils ne sont pas élus, car s'ils étaient régénérés, ils n'auraient pas rompu définitivement l'alliance.

Pourtant, Hébreux 10:26-29 décrit ceux qui ont été sanctifiés par le sang de l'alliance et qui, à un moment ultérieur, ont rompu leur foi et finissent donc par atterrir en enfer. Wesley a écrit

« Qu'il est indéniablement clair :

  1. que la personne mentionnée ici a été une fois sanctifiée par le sang de l'alliance.
  2. Qu'ensuite, par un péché connu et volontaire, elle a foulé aux pieds le Fils de Dieu.
  3. Et, qu'elle a encouru un châtiment plus douloureux que la mort, à savoir la mort éternelle.

Par conséquent, ceux qui sont sanctifiés par le sang de l'alliance peuvent encore tomber jusqu'à la mort éternelle. »

Wesley cite également des passages tels qu'Ézéchiel 18:24 ; 1 Timothée 1:18-19 ; Romains 11:17-22 ; Jean 15:1-6 ; 2 Pierre 2:20-21 ; Hébreux 6:4-6, et Hébreux 10:38. Il conclut : « Je crois qu'un saint peut tomber ; qu'une personne qui est sainte ou juste dans le jugement de Dieu lui-même peut néanmoins tomber d'auprès de Dieu jusqu'à la perdition éternelle. »

2. L'alliance du mariage est-elle indissoluble ?

Le mariage est appelé une alliance dans Proverbes 2:17 et Malachie 2:14. Dieu a prédéterminé les termes de ce contrat et c'est « jusqu'à ce que la mort nous sépare ». Dieu déteste le divorce, mais le permet lorsqu'il y a eu infidélité aux vœux du mariage. Le verbe utilisé dans Matthieu 5:32 et 19:9, apoluo, implique que le mariage est dissous. [...]

Alors que l'union matrimoniale doit impliquer un consentement mutuel, la dissolution d'un mariage ne l'implique pas. Si l'une des parties de l'alliance rompt l'engagement, l'union est rompue et la partie innocente ne peut pas maintenir les vœux du mariage par elle-même.

Dieu est toujours la partie innocente dans les situations où le salut est perdu. Dans les cas d'union brisée entre deux humains, aucun d'eux ne peut être parfait, mais celui qui commet un acte d'immoralité sexuelle, que Jésus appelle fornication, a rompu l'alliance et est également coupable d'adultère. Si les célibataires peuvent aussi commettre la fornication, ils ne peuvent pas commettre l'adultère puisqu'ils n'ont pas d'alliance à rompre.

Ironiquement, de nombreux calvinistes reconnaissent la nature conditionnelle de l'alliance du mariage, alors que de nombreux arminiens prétendent qu'elle est inconditionnelle ! Ray Sutton, un calviniste, a écrit que si un mariage est une alliance, il est soumis aux mêmes principes d'alliance que l'alliance entre Dieu et l'homme. Tout comme l'alliance entre Dieu et l'homme peut mourir, l'alliance du mariage peut aussi mourir.

Alors que, E. E. Shelhamer, un ancien méthodiste libre, a soutenu pour sa part que le lien du mariage était indissoluble et que, par conséquent, la partie innocente devra subir la peine de vivre seule tant que l'autre partie est encore en vie.

Au moins, Charles Ryrie [un calviniste modéré] est cohérent, bien qu'il soit dans l'erreur. Ryrie croit que « le don du salut une fois reçu est possédé pour toujours et ne peut être perdu ». De même, Ryrie croit que le mariage est une alliance permanente « sans exception ».

J'écris avec une profonde inquiétude à l'idée d'être mal compris et considéré comme un défenseur du divorce. À une époque de vœux à la légère et de divorce sans raison, ceux qui prêtent le serment du mariage doivent être avertis qu'implicitement, l'alliance contient une malédiction auto-infligée car nous connaissons à l'avance le jugement de Dieu lorsque nous rompons une alliance. Pourtant, après avoir été pasteur pendant près de 25 ans, je crains que l'Église ne punisse trop souvent la partie innocente en la contraignant à maintenir sa part du contrat qui a pourtant été rompu par l'autre partie et qui ne devrait donc plus être contraignant.

3. Les juifs sont-ils inconditionnellement élus ?

Zacharie a déclaré en Za 11:10-14 que Dieu révoquerait son alliance avec Israël. Wesley commente que ce que le prophète a fait symboliquement, le Christ l'a fait réellement. Dans ses Notes, Wesley explique que les juifs qui n'ont pas voulu recevoir le Seigneur sont devenus réprouvés, « car ils n'ont plus continué à être le peuple de Dieu ». Leurs titres et privilèges ont été transférés autant aux juifs qu'aux gentils qui ont embrassé le christianisme (Rm 8:33). Par conséquent, l'Évangile et l'alliance avec Abraham sont similaires dans leur essence.

Joseph Benson a expliqué que par leur infidélité, les juifs ont perdu leur droit d'être comptés parmi la postérité d'Abraham et que dans le même temps, en imitant sa foi, les gentils étaient maintenant comptés parmi les enfants de Dieu. Wilber Dayton a écrit :  « Dieu est disculpé de l'accusation d'avoir rompu son engagement envers les juifs en faisant du christianisme l'accomplissement de ses promesses à leur égard. »

Cette compréhension est en contradiction directe avec le dispensationalisme. [...] Dans son évaluation du dispensationalisme, le premier défaut théologique nommé par Ray Dunning est qu'« il est basé sur une vision calviniste de l'alliance avec Israël, alliance qui serait inconditionnelle et qui ne pouvait être rompue. Cela conduit à une distinction éternelle entre Israël et l'Église ». [N.D.L.R. : Rappelons ici que le dispensationalisme a été énoncé en 1840 par John N. Darby, un anglican calviniste, et médiatisé plus tard par C.I. Scofield, un presbytérien.1ICE, Tomas, D.. The Calvinistic Heritage of Dispensationalism. Liberty University, 2009, p. 3. Disponible à l’adresse : https://digitalcommons.liberty.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1010&context=pretrib_arch]

Alors qu'un wesleyo-arminien cohérent ne peut soutenir les hypothèses de fondation du dispensationalisme, les prédicateurs populaires de la sainteté ont tellement souvent exposé leur mouvement à une eschatologie étrangère que tenir la position wesleyenne historique en devenu suspect.

Ironiquement, c'est un calviniste, Gary DeMar, qui rejette le dispensationalisme sur le motif que les alliances sont conditionnelles. DeMar rejette l'idée que les promesses territoriales faites à Israël sont toujours en vigueur. Selon le Lévitique 18:24-30, le fait de rester dans le pays était conditionnel.

« Si Israël n'obéissait pas, Dieu a dit qu'il les vomirait dehors (Le 18:28). Mais Dieu n'a-t-il pas promis de donner la terre à Abraham et à ses descendants  « pour toujours » (Gn 13:15) ? Bien sûr qu'il l'a fait. Jésus en parle dans Matthieu 5:3-10. En fait, toutes les promesses de l'AT sont accomplies dans le NT en la personne et l'œuvre du Christ.

Mais il y a toujours un aspect conditionnel aux promesses. Jésus déclare, sans réserve ni équivoque, que « le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits.[...] Après avoir entendu ses paraboles, les principaux sacrificateurs et les pharisiens comprirent que c'était d'eux que Jésus parlait » (Mt 21:43-45). Toute personne qui prétend interpréter la Bible littéralement ne peut pas facilement rejeter ces passages. Dieu interprète les promesses de l'Ancien Testament pour nous ! C'est Sa parole contre celle de C. I. Scofield. »

DeMar qui est calviniste conclut :  « Si les promesses faites à Israël sont inconditionnelles, alors peu importe ce qu'Israël fait, il hérite toujours de toutes les promesses [...] Il ne peut y avoir de "vomissement", de royaume "enlevé", ni de venue pour "ôter le chandelier" (Ap 2:5). Bien que ni DeMar ni moi ne nions la prophétie de Romains 11:26, selon laquelle tout Israël sera sauvé, ce que nous nions, c'est qu'il sera sauvé selon des conditions différentes ou qu'il reviendra à l'ancienne alliance. Au contraire, ils seront greffés dans l'Église (Rm 11:24).

L'exégèse de DeMar ne me laisse que deux questions sans réponse. Si les calvinistes engagés reconnaissent qu'Israël, l'élu de Dieu, a rompu l'alliance, comment peuvent-ils enseigner avec cohérence que les saints persévéreront ? Et pourquoi un wesleyo-arminien adopterait-il les conclusions prophétiques du dispensationalisme, alors qu'elles sont basées sur une mauvaise vision des alliances ?

Puisque les alliances sont, par nature, conditionnelles, prions pour avoir la grâce de les garder. Respectons les alliances avec Dieu, l'Église et notre famille.


Article original : REASONER, Vic. An Arminian Covenant Theology. Arminian Magazine, 2000, vol. 18, n°2. Disponible à l’adresse : https://evangelicalarminians.org/vic-reasoner-an-arminian-covenant-theology/

Source des citations bibliques La Sainte Bible : nouvelle édition de Genève 1979. Genève : Société Biblique de Genève, 1979.

Références