Les promesses faites aux croyants garantissent-elles leur sécurité ? (Jean 5:24)

Justice ciel
Statue : ANONYME. Fontaine de la justice. Frankfurt am Main. 1887.

Ceux qui enseignent qu'une personne une fois régénérée bénéficie d'une sécurité inconditionnelle utilisent souvent, comme argument pour justifier leur position, certaines fortes promesses que la Bible fait aux chrétiens. Plusieurs de ces promesses sont contenues dans l'Évangile de Jean, et Jean 5:24 en est l'un des exemples les plus marquants :

Celui qui [...] croit [...] a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. (Jean 5:24)

Il y a deux éléments importants dans cette promesse. Premièrement, si elle indique une garantie que la relation salvatrice du croyant avec Dieu ne peut jamais changer, cela paraît excessif, car cette promesse parle aussi des non croyants qui eux, viennent en jugement! Si la promesse de condamnation des non croyants n'implique pas qu'un incroyant ne peut pas changer d'état et devenir croyant, alors la promesse de non-condamnation des croyants n'implique pas non plus qu'un croyant ne peut jamais changer d'état et devenir incroyant.

Prenons Jean 3:36, par exemple, et comparons-le avec Jean 5:24 :

Jean 5:24Jean 3:36
Celui [...] qui croitCelui qui ne croit pas
ne vient pointne verra point
en jugementla vie

La grammaire des deux textes est identique ; [donc] ils doivent être interprétés de la même manière. Personne ne dira que Jn 3:36 signifie que celui qui est aujourd'hui incroyant est condamné pour toujours à la destinée qui lui est promise. Il peut devenir croyant. Tout ce que Jn 3:36 signifie alors, c'est que la personne qui reste dans le camp des incroyants partagera inéluctablement la destinée promise aux incroyants. De même, tout ce que Jn 5:24 signifie, c'est que la personne qui reste dans le camp des croyants partagera inéluctablement la destinée promise aux croyants.

Deuxièmement, le temps et l'action du verbe « croire » appuient cette interprétation. Dans ce verset, « croire » (un participe présent) est une action continue, comme c'est généralement le cas dans l'Évangile de Jean. La foi qui sauve est une foi permanente, une foi continue. Nous pourrions rendre ce verset de manière appropriée comme suit : « Celui qui est en train de croire a la vie éternelle et ne sera pas condamné ».

Assurément, la personne qui maintient sa foi partagera la destinée promise aux croyants. La même chose s'applique au verset 3:36 au sujet de l'incrédulité. « Celui qui ne croit pas » (un autre participe présent) est également une action continue. Celui qui persiste dans l'incrédulité partagera la destinée promise à ceux qui ne croient pas.


Source : PICIRILLI, Robert. Editor’s Note on John 5:24: Do Promises to Believers Guarantee their Security?. In : STALLINGS, Jack Wilson. Randall House Bible Commentary: The Gospel of John. Nashville : Randall House Publications, 1989, p. 85-86. Disponible à l'adresse : https://evangelicalarminians.org/wp-content/uploads/2009/06/Arminian-Responses-to-Passages-for-Perseverance-of-the-Saints.pdf

Source des citations bibliques : La Sainte Bible : nouvelle édition de Genève 1979. Genève : Société Biblique de Genève, 1979.